Interview du 14 juillet du chef de l’Etat : le racisme n’est manifestement pas un sujet
A l’occasion de l’interview d’Emmanuel Macron en ce 14 juillet, nous attendions que le chef de l’Etat s’exprime sur les questions du racisme et des discriminations raciales, dont l’actualité a été vive dans notre pays comme dans tant d’autres suite à l’onde de choc provoquée par le meurtre de George Floyd aux Etats-Unis.
Malheureusement, alors que la parole d’Emmanuel Macron était attendue sur ces sujets, ces derniers n’ont pour ainsi dire pas été évoqués. D’ailleurs, fait symptomatique, le terme de « racisme » et aucune de ses déclinaisons adjectivales n’ont été évoqués.
Que retenir de ce discours, au-delà de bien timides et désincarnées pétitions de principe sur l’égalité des chances ? Pense-t-on sérieusement que l’on peut lutter contre le racisme sans le nommer et sans rien proposer qui puisse le combattre ? Pense-t-on réellement que les tensions liées à des comportements discriminatoires, violents et racistes de la part des membres des forces de l’ordre se règlent par l’extension des caméras-piétons ? Pense-t-on honnêtement que les jeunes des quartiers populaires les plus fragilisés devant l’emploi puissent être soumis au seul traitement social du chômage ?
Les propositions sont pourtant nombreuses. SOS Racisme a d’ailleurs transmis au chef de l’Etat 26 propositions qui, aux côtés d’autres, sont susceptibles de rendre effective l’égalité entre les citoyens, quelles que soient leurs couleur de peau, origines, religion ou culture.
Dominique SOPO, président de SOS Racisme « demande au chef de l’Etat et au gouvernement de sortir de ce qui ressemble à un déni des phénomènes de racisme et de discriminations raciales qui affaiblissent la cohésion nationale et la crédibilité des belles valeurs fièrement proclamées par la République. Sur ce plan, le discours du 14 juillet résonne comme une occasion manquée. Nous attendons donc toujours un discours et des actes ».