Testing du gouvernement sur les discriminations raciales à l’emploi : SOS Racisme saisit la Commission d’Accès aux Documents Administratifs afin de révéler les noms des entreprises incriminées
En 2018, le Gouvernement annonçait qu’une de ses stratégies pour lutter contre les discriminations raciales à l’emploi consistait, sur la base de testings, de faire du « name and shame ».
En avril 2019, le Gouvernement recevait les résultats d’un testing qu’il avait commandé sur le sujet. Ce n’est qu’en ce mois de janvier de 2020 que l’étude était enfin connue du public et révélait des conclusions attestant de l’ampleur du phénomène des discriminations raciales dans l’emploi.
Pourtant, si les conclusions étaient divulguées par l’auteur de l’étude, les noms des entreprises n’étaient pas révélés par le gouvernement, à rebours de la promesse qu’il fit il y a deux ans.
SOS Racisme a confié à Maître Michaël Ghnassia le soin de saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs afin que lui soit communiqué une version exhaustive du rapport relatif à l’étude reçue par le gouvernement, une étude qui constitue de toute évidence un document administratif au sens de la loi. Bien évidemment, le gouvernement a la possibilité de précéder le retour de la CADA en révélant spontanément les noms des entreprises incriminées.
La lutte contre les discriminations raciales doit sortir de l’ornière dans laquelle elle se trouve dans notre pays, manifestement réticent, jusque dans ses politiques publiques, à affronter ce fléau.
Alors même que le gouvernement se plaçait déjà sur un plan que nous jugions trop timide en se contentant pour l’essentiel du recours au « name and shame », c’est même ce dernier qui se trouve abandonné par lui.
C’est pourquoi, non seulement nous demandons l’obtention de la version exhaustive de cette étude afin de pallier un engagement non tenu par l’Etat mais demandons également au gouvernement de prendre la mesure de l’ampleur du phénomène des discriminations raciales, qu’il faut cesser de sans cesse noyer au milieu d’autres considérations pour ne jamais avoir à l’affronter et qui nécessite, de la part de l’Etat, qu’il active sa fonction régalienne afin de le combattre.