« Une gueule de nègre qui fout rien » : SOS Racisme appelle les pouvoirs publics à prendre la mesure des problèmes de racisme au sein de la police
En décembre dernier, un policier de Rouen a déposé plainte pour « provocation non publique à la discrimination raciale, diffamation non publique à caractère racial et injures non publiques à caractère racial » contre six de ses collègues. En effet, le fonctionnaire avait découvert un groupe WhatsApp privé sur lequel ces derniers s’échangeaient des messages racistes, sexistes, homophobes et antisémites, comme le relatait ce samedi le site d’information actu.fr. « Les blancs font un travail de meilleure qualité que les noirs », « horreur des noirs et des gays » ou encore « p*** à bougnoule » : tels sont les exemples de propos inacceptables tenus sur la plateforme.
SOS Racisme apporte donc tout son soutien au fonctionnaire ayant dénoncé ces faits et rappelle, une fois de plus, la nécessité de protéger les fonctionnaires, et notamment les policiers, qui alertent sur ce genre de comportements.
En effet, dans l’adresse citoyenne rédigée en février 2018 par l’association pour l’amélioration des rapports entre la police et la population, nous affirmions déjà la nécessité de protéger les « fonctionnaires qui feraient remonter des agissements contraires à la déontologie ».
Dans ce texte, nous rappelions également que « les membres des forces de l’ordre qui ont le courage de dénoncer les agissements contraires à la déontologie de la part de leurs collègues finissent généralement par subir d’importantes pressions et ne sont quasiment jamais protégés par leur hiérarchie. Au contraire, ils sont souvent ‘mis au placard’ ».
A la suite de la plainte déposée par le policier de Rouen, une enquête administrative a été ouverte et les fonctionnaires mis en cause ont été convoqués par leur hiérarchie en ce début de mois de janvier. Pour Dominique SOPO, président de SOS, Racisme, « il est impératif bien évidemment que les six personnes à l’origine des messages haineux soient sanctionnées. Mais, au-delà, les pouvoirs publics doivent enfin prendre la mesure des problématiques de racisme et de préjugés au sein de la police dont la nature des missions demande une exemplarité sans faille sur le respect des valeurs républicaines. Alors que le chef de l’Etat, devant l’évidence de manquements graves à l’éthique ces derniers mois, a été amené à ouvrir une phase de réflexion sur la déontologie dans la police, nous rappelons que les comportements racistes et la vision particulièrement dégradée qui frappe les populations des quartiers populaires, notamment lorsqu’elles sont jeunes et d’origine immigrée, relèvent également de manquements à la déontologie. »