Attaque anti-musulmans à Bayonne : la haine décomplexée à l’oeuvre

Ce lundi 28 octobre, la tentative d’incendie menée contre la mosquée de Bayonne a fait deux blessés graves. Menée par un individu qui aurait été un ancien candidat du Front national aux élections de 2015, cet acte de haine nous révulse mais ne nous surprend pas.
Car notre pays, depuis plusieurs semaines de façon insistante, s’est lancé dans des débats hystériques autour de la question du voile et du grand remplacement, dans un embrouillamini entre les questions d’Islam, de terrorisme, d’islamisme, de communautarisme, de laïcité, de quartiers populaires et d’immigration dont les seuls points communs semblent être la peur et la malveillance envers les immigrés et leurs enfants ainsi, cibles de choix qui permettent à leurs contempteurs de se vivre comme des grands défenseurs des valeurs laïques et de la Civilisation, les musulmans.
Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « appelle le président de la République et les membres du Gouvernement à cesser de faire preuve d’improvisations et d’approximations sur ces sujets inflammables qu’ils ont chevauchés sans prudence mais non sans cynisme. »
Nous appelons également les médias à cesser de jouer avec les appels à la haine, que ce soit par conviction idéologique des dirigeants desdits médias ou par goût mercantile du buzz. La haine n’est ni un spectacle, ni un commerce. A cet égard, la chaîne C News restera sans doute dans l’esprit public comme le média qui, en donnant une visibilité insensée à Eric Zemmour, aura permis d’accélérer à un point jusqu’alors inconnu la propagation et la légitimation de l’expression de la haine envers les catégories ciblées par ce polémiste qui a récemment et publiquement quasiment appelé à des ratonnades. Mais cela ne doit pas faire oublier qu’Eric Zemmour a d’autres employeurs (Le Figaro, Paris Première) et que, s’il est le personnage au racisme le plus affirmé, il est le symptôme d’une société malade de son incapacité à dessiner un espace commun et un avenir partagé pour toutes celles et tous ceux qui la composent.
A celles et ceux qui veulent fracturer la société française et rêvent de guerre civile, opposons la fermeté de nos principes d’égalité, de respect de la dignité et de vivre ensemble.