Suite aux propos haineux envers les arabo-musulmans prononcés le week-end dernier par Eric Zemmour lors de la Convention de la droite, la SDJ du Figaro a sonné l’alarme en demandant à sa direction de mettre un terme à la « situation ambigue » de l’essayiste.
La réponse donnée par Alexis Brezet, directeur des rédactions du groupe de presse, est emplie d’hypocrisie : « Les propos d’Eric Zemmour ne sont pas prononcés au nom du ‘Figaro’ et n’engagent en rien ‘Le Figaro’. Ils ne reflètent pas la ligne éditoriale du journal. », a-t-il précisé avant d’ajouter: « Eric Zemmour n’a jamais été mis en cause et moins encore condamné pour ses écrits dans ‘Le Figaro’. En parallèle à son travail de journaliste, il a écrit une dizaine de livres qui ont rencontré un très large succès. Son personnage public a sa vie propre, dont chacun sait depuis longtemps qu’elle ne doit rien au ‘Figaro’. »
Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « cette réponse est d’une folle hypocrisie, peut-être due à une certaine lâcheté, à moins qu’il ne s’agisse d’une complicité idéologique non assumée. Il est évident que Le Figaro offre une surface médiatique et de légitimité à Eric Zemmour, dont ce dernier use et abuse en d’autres cénacles pour appeler à la haine. »En refusant de se séparer d’Eric Zemmour, la direction fait ici preuve d’une complaisance coupable à l’égard des propos de haine pour lesquels il a déjà été condamné à deux reprises par le passé et dont la violence semble suivre une courbe exponentielle si l’on s’en réfère aux propos tenus samedi dernier devant la Convention de la droite, propos qui relèvent d’un quasi appel à des ratonnades.
Au-delà du cas du Figaro, il est interrogeant qu’un individu qui a lancé des appels à aller frapper des individus en raison de leur situation d’immigré ou de musulman puisse continuer, comme si de rien n’était, à exercer son métier dans des médias généralistes qui aiment tant se piquer de déontologie, d’exigences et de principes. A cet égard, si la décision – tardive – de RTL de cesser sa collaboration avec Eric Zemmour est bienvenue, la prise de position du Figaro, le silence de Paris Première tout comme le « suspense » entretenu par C News ne sont pas admissibles.
SOS Racisme appelle les citoyens à se mobiliser pour faire connaître aux directions de ces médias leur révulsion face à cette tolérance envers un récidiviste de la provocation à la haine raciale et religieuse.
SOS Racisme appelle également les journalistes, qui se sont pour certains déjà exprimés, à continuer à faire connaître leur refus de cautionner, dans leur média, une telle entorse aux règles élémentaires de la décence.
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