Robert Ménard avait été poursuivi par le Ministère public du chef de provocation à la haine et à la discrimination raciale à la suite de plusieurs déclarations effectuées lors de la rentrée des classes 2016.
D’une part, en raison d’un message publié sur son compte Twitter le 1er septembre 2016 : « #rentreedesclasses : la preuve la plus éclatante du #grandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe… »
D’autre part, pour avoir déclaré le 5 septembre suivant lors d’une interview donnée à LCI : « Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91% d’enfants musulmans. Evidement que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance. On n’ose pas le dire. 91%, Madame, d’enfants musulmans. »
Le tribunal correctionnel de Paris avait déclaré Robert Ménard coupable de provocation à la haine raciale et l’avait notamment condamné à une amende de 2000 €. La cour d’appel avait néanmoins infirmé la décision du tribunal en mars 2018.
A la suite des pourvois en cassation formés par plusieurs associations antiracistes, dont SOS Racisme, la Cour de cassation a confirmé la relaxe aux motifs qu' »aucun des deux passages incriminés ne contenait un appel ou une exhortation, même implicitement formulés, à la discrimination, à la haine ou à la violence, envers une personne ou un groupe de personne déterminées ».
SOS Racisme regrette très fortement cette décision alors même que la Cour de cassation avait relevé que le maire de Béziers « affirme que le pourcentage d’enfants musulmans dans une classe est intolérable, non pour ces enfants eux-mêmes mais bien pour les autres » et qu’il n’avait pas hésité à se référer au concept de « Grand remplacement », théorie raciste par excellence, qui a inspiré l’auteur des attentats de Chritchurch.
La justice exonère ainsi un élu qui, par ses provocations et déclarations, cherche à créer une fracture dans la société en ciblant spécifiquement des enfants de la République à raison de leur appartenance à une religion.
SOS Racisme, accompagnée par son avocat Maître Michaël Ghnassia, réfléchit à saisir la Cour européenne des droits de l’homme afin de dénoncer l’absence de répression suffisante des discours de haine en France, malgré la législation existante.
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