Une partie des personnes soupçonnées d’avoir attaqué des Roms après des rumeurs infondées sur les réseaux sociaux d’enlèvements d’enfants ont été jugées ce vendredi 31 mai pour « participation à un groupe formé en vue de commettre des violences ».
L’association, représentée à cette audience par Maître Ivan Terel, se satisfait des réquisitions du parquet puisque celui-ci a clairement tenu compte du caractère raciste des faits. Ainsi, les peines de prison requises contre les agresseurs oscillent entre six mois de prison avec sursis et sept mois de prison ferme. Le délibéré sera rendu le 14 juin prochain.
D’autres personnes poursuivies pour des faits similaires seront jugées le 7 juin prochain. Audience à laquelle SOS Racisme sera également représentée. L’association rappelle que la circonstance aggravante du mobile raciste se doit d’être prise en considération de manière plus immédiate et systématique par le ministère public. Cette circonstance aggravante a en effet été prise en considération à l’audience en dépit de l’oubli initial du parquet de la retenir dans ses poursuites. « Cela montre que même si le contexte particulier de cette affaire a été évoqué à l’audience suite à notre intervention, il reste encore des progrès à faire », explique Maître Ivan Terel.
Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, « les chasses à l’homme auxquelles nous avons assisté il y a quelques semaines montrent la virulence du racisme et la force des préjugés. Mais elles s’expliquent également par des paroles publiques qui, ces dernières années, ont parfois ciblé les populations Roms comme des populations à problème, en se fondent pour cela sur les clichés éculés. Par ailleurs, au-delà d’une attention dans la parole publique, il s’agit également pour les pouvoirs publics de mettre en oeuvre des politiques non pas de fragilisation et de marginalisation de ces personnes mais des politiques d’inclusion urbaine, économique et sociale. Voilà qui permettra également d’éloigner des populations Roms la violence des logiques de bouc émissaire, qui s’en prennent toujours aux populations les plus marginalisées ou considérées comme les plus faibles. »
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