Profilage racial et social de la police parisienne : l’Etat fera-t-il la politique de l’autruche ou agira-t-il enfin ?
Ce dimanche 14 avril, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a rendu une décision dénonçant avec vigueur des pratiques racistes de la police parisienne.
Après avoir été saisi en 2014 sur une note interne de la police ordonnant aux policiers de « localiser les familles Roms vivant dans la rue et de les évincer systématiquement », il démontre aujourd’hui que ces profilages étaient plus étendus et s’appliquaient également aux Noirs et aux Arabes.
Il évoque de la part de la préfecture de police de Paris « des ordres et des consignes discriminatoires enjoignant de procéder à des contrôles d’identité sur des “bandes de Noirs et Nord-Africains“ et des évictions systématiques de “SDF et de Roms“ ».
SOS Racisme dénonce depuis de nombreuses années les contrôles au faciès subis par les Noirs, les Arabes et les Roms, fruits de représentations racialisées de la société.
L’Etat ne peut plus continuer dans sa politique de l’autruche sur ce sujet, après avoir été condamné par la Cour de Cassation pour des contrôles au faciès en 2016. Ces pratiques doivent cesser dans un pays qui les tolère depuis trop longtemps, incapable d’une maturité suffisante face à ces réalités.
C’est pourquoi nous appelons le Parquet à ouvrir sans délai une enquête préliminaire ou une instruction sur les faits dénoncés par le Défenseur des droits dont nul ne peut douter de sa probité.
Nous attendons par ailleurs du Ministère de l’Intérieur non pas de parler de maladresses ou de cas isolés mais d’enfin reconnaitre qu’il existe un problème majeur qui va bien au-delà des cas évoqués ici. La responsabilité du Ministère de l’Intérieur est de mettre fin à ces pratiques racistes intolérables et contraires à la promesse républicaine. On ne lutte jamais contre le racisme par le déni mais par la reconnaissance de l’existence du fléau du racisme et la mise en place d’actions determinées.
Pour mémoire, vous trouverez ICI un lien vers les propositions que nous avions élaboré l’année dernière afin d’améliorer les rapports entre la police et la population.