« Pour beaucoup de supporters, ça fait partie du folklore ». Voici comment Nathalie Boy de la Tour, présidente de la LFP, a qualifié hier les chants homophobes régulièrement entendus dans les stades de football. Cette sortie visait à justifier l’absence de sanctions à l‘égard de ces comportements homophobes, au profit, selon la présidente de la LFP, d’un travail d’éducation et de sensibilisation.
Ces propos et cette posture sont consternants à plusieurs titres. En effet, le terme « folklore » a pour effet évident de minimiser la gravité de la nature des propos incriminés, ce que la présidente de la LFP ne saurait ignorer. Ensuite, cette sortie tend à opposer les sanctions et le travail d’éducation, alors que n’importe quelle personne qui s’intéresse un tant soit peu aux logiques de haine sait parfaitement que ces dernières doivent être soumises aux deux approches pour pouvoir être combattues avec vigueur et efficacité.
SOS Racisme et Sportitude France s’inquiètent de cette légèreté à l’égard de l’homophobie, qui éclaire la légèreté avec laquelle la LFP traite depuis de nombreuses années les questions de racisme, régulièrement occultées de ses réflexions, une fois mises de côté quelques vagues déclarations d’intention sans plan d’action ni lendemain.
Les deux associations appellent la LFP à cesser cette politique de l’autruche afin de prendre conscience de l’ampleur de ces phénomènes de haine, étape nécessaire afin de déployer les moyens nécessaires pour les éradiquer.
Enfin, SOS Racisme et Sportitude France appellent également les pouvoirs publics à intervenir afin de s’assurer que la LFP joue un rôle à la hauteur des moyens dont elle dispose.