Etude du projet de loi Asile-Immigration, SOS Racisme s’inquiète de la tonalité de ce texte
Alors que débute aujourd’hui à l’Assemblée nationale l’étude du projet de loi Asile-Immigration, SOS Racisme s’inquiète de la tonalité de ce texte qui constitue un recul majeur des garanties apportées aux demandeurs d’asile, tout en étant traversé par une logique de l’expulsion comme horizon de la politique migratoire.
Le raccourcissement des délais de dépôt des demandes d’asile, le fait qu’une partie des demandes d’asile ne seraient plus protectrices face aux mesures d’expulsion ou l’allongement de la durée de la rétention montrent que l’objectif de ce projet de loi est bien d’envoyer un signal négatif vis-à-vis des flux migratoires et, plus généralement, des immigrés.
Alors que le ministre de l’Intérieur a vanté depuis des mois le caractère « équilibré » du projet de loi, il apparaît que ce dernier est, tout au contraire, la poursuite d’une logique de suspicion et de répression vis-à-vis des migrants, y compris demandeurs d’asile, vus principalement comme une catégorie administrative à expulser du territoire national.
SOS Racisme salue les députés de la majorité qui se sont d’ores et déjà désolidarisés de ce texte qui apparaît comme un patchwork de certaines des lubies de la droite extrême. SOS Racisme appelle en conséquence tous les députés attachés à des valeurs d’humanité à voter contre ce texte si ce dernier n’était pas profondément remanié durant le processus législatif.
Alors que de nombreux Français manifestent, par des gestes du quotidien, une solidarité vis-à-vis des migrants, nous aurions pu attendre du Gouvernement qu’il s’appuie sur cette expression de la fraternité, et non qu’il donne des gages aux peurs ainsi entretenues puisqu’apparemment justifiées par le discours négatif et anxiogène des pouvoirs publics.
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