Discrimination au logement : un rapport édifiant
Une étude « Les discriminations dans l’accès au logement à Paris : une expérience contrôlée« , menée par la fédération TEPP du CNRS, porte sur les offres à la location privée dans Paris intra-muros, qu’elles soient publiées par des agences immobilières ou directement par les propriétaires sur des sites de mise en relation de particuliers (Le Bon Coin, ParuVendu etc.)
La méthode utilisée est celle du testing, méthode importée des Etats-Unis par SOS Racisme dans les années 90. En l’espèce, il s’agissait un envoi massif de mails de profils fictifs demandant à visiter les appartements.
Les conclusions sont sans appel : un candidat perçu comme étant d’oirigine maghrébine a en moyenne un tiers de chances en mois de recevoir une réponse à sa demande. Pire encore, lorsque ce même candidat mentionne son statut de fonctionnaire, marquant ainsi une stabilité financières, sont taux de réponse reste inférieur à celui d’un candidat perçu comme d’origine « française ancienne », ne précisant rien sur sa situation (15,5% contre 18,7%). A contrario, une personne au patronyme « français ancien » indiquant sa stabilité financière atteint un taux de réponse de 42,9% !
Yannick L’HORTY, l’un des chercheurs ayant dirigé cette étude, précise ainsi que « ce phénomène n’est donc pas lié à la capacité à payer de la personne, mais à une aversion pour son origine ».
Dominique SOPO, Président de SOS Racisme rappelle que « la lutte contre les discriminations dans l’accès au logement, qu’il soit privé ou public, a toujours été l’un des combats phares de notre association ».
C’est pourquoi SOS Racisme se félicite du lancement d’un partenariat entre le monde scientifique, le Défenseur des droits et le Ministère du logement. Ce combat commun s’intensifiera en 2017.
Il est urgent d’éveiller les consciences et que les pouvoirs publics prennent enfin toutes les mesures nécessaires afin de mettre un terme à ces discriminations qui touchent bon nombre de nos citoyens !