« Accueillir que des chrétiens » : SOS Racisme porte plainte contre les propos tenus par les maires de Roanne et Charvieu-Chavagneux
Le 7 septembre 2015 et le 9 septembre 2015, en direct sur les ondes de France Bleu, deux maires expliquaient, sans aucune honte ne vouloir accueillir que des réfugiés de confession chrétienne.
Alors qu’Yves NICOLIN, maire de Roanne, justifiait sa volonté de n’accueillir que des chrétiens par précaution: « Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse avoir l’absolue certitude que ce ne sont pas donc des terroristes déguisés, c’est la raison pour laquelle je pense que demander à ce que ce soit des chrétiens peut représenter une garantie suffisante ».
Quant à Gérard DEZEMPTE, maire de Charvieu-Chavagneux, lorsque le journaliste lui demande s’il ne craint pas que la communauté musulmane de sa commune se sente heurtée, il répond : « Je suis le maire de tous, mais la réalité c’est que le risque existe, et ce risque il n’existe pas avec des chrétiens, parce que j’ai pas encore vu des chrétiens rentrer dans des trains avec des Kalachnikovs, pas plus que j’ai vu des chrétiens décapiter leur patron comme ce fut le cas à Saint-Quentin-Fallavier, ce risque existe, donc nous n’en voulons pas, c’est très simple ».
Il est intolérable que des élus de la République émettent publiquement le souhait de conditionner l’accueil de réfugiés à leur religion. Il est insupportable de laisser ces élus de la République, à l’heure où la libération de la parole raciste s’accroît, expliquer vouloir discriminer des réfugiés fuyant une oppression sans nom.
SOS Racisme a donc déposé ce jour deux plaintes, d’une part pour incitation à la discrimination raciale pour les propos tenus par Yves NICOLIN, et d’autre part pour incitation à la haine raciale pour ceux prononcés peu après par Gérard DEZEMPTE.
Nous ne pouvons pas laisser des personnes aux idées haineuses gangréner l’ambiance générale de la France, qui est à la solidarité et à la fraternité avec les migrants et réfugiés. Le droit d’asile est un droit et un devoir universel, et ces plaintes sont là pour le rappeler aux élus qui l’auraient oublié.
Pour Dominique SOPO, Président de SOS Racisme : « Alors que de très nombreux Français ont montré leur attachement au droit d’asile et à la tradition républicaine d’accueil des réfugiés, nous voyons que certaines fractions essaient d’utiliser les drames humains épouvantables pour faire prospérer la haine. Luttons contre cette haine qui peut tout emporter dans une société et oeuvrons à retrouver le chemin d’une fraternité qui s’exprime enfin et avec force à nouveau depuis quelques semaines. »
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