Déclaration de Dominique SOPO, Président de SOS Racisme, suite aux propos d’un maire UMP demandant l’interdiction de l’Islam en France
« Ce jeudi, Robert Chardon, maire UMP de Venelles dans les Bouches-du-Rhône, a proposé sur sa page Facebook d’interdire l’Islam en France, page Facebook dégoulinant par ailleurs depuis plusieurs semaines de racisme anti-arabe et de haine du musulman.
Le cancer, comme suggéré par des journalistes, est sans doute responsable en partie de cette logorrhée raciste et haineuse dont on remarquera le trait obsessionnel. Mais si la maladie a sans doute un rôle, c’est en ce qu’elle lève chez cet élu des inhibitions, ce qui mérite deux réflexions ou remarques:
– la profondeur de la haine anti-arabe issue notamment de la blessure narcissique de la perte de la Guerre d’Algérie, véritable non-sujet politique depuis 1962. Il faut ici imaginer ce qu’il faut de haine rentrée et tenace pour exploser ainsi, peut-être au crépuscule de sa vie, contre une population ciblée avec une telle violence. Car si l’on peut imaginer que la maladie fasse dérailler une personne, nul ne contestera que le racisme ne figure pas dans les symptômes répertoriés du cancer.
– ce maire fait appel à Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, pour réaliser son « projet » d’interdiction de l’Islam. Ce qui signifie donc que Nicolas Sarkozy est clairement identifié comme l’allié de ce racisme anti-arabe et de cette haine du musulman (mais est-ce bien surprenant après les « polémiques » sur les menus scolaires ou la proposition de consacrer la première convention de l’UMP à l’Islam?). On pourra dire que cela n’est pas forcément pour déplaire à Nicolas Sarkozy qui essaie de récupérer en toute indignité cet électorat, non pas en en modifiant les pensées mais en suggérant qu’il en épouse les idéaux de haine. Mais cela pose le problème suivant: un pays dont un ancien Président – par ailleurs candidat quasi avéré à occuper à nouveau la magistrature suprême – joue sur la corde du racisme et est identifié positivement pour jouer cette partition est un pays dont les institutions sont malades et dans lequel les élites tendent à dessiner des frontières de l’acceptable de plus en plus larges, au point qu’elles englobent aujourd’hui le racisme latent – et demain affiché? – dans le cadre de la légitimité républicaine.
SOS Racisme étudie en ce moment même les moyens de faire cesser cette propagande haineuse. »
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